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Témoignage de FSSD-Player : Céline Seince, RURENER

17/06/2025

Témoignage de FSSD-Player : Céline Seince, RURENER

Quand les mots-clés perdent leur sens


"Développement durable, on le reçoit un petit peu toutes les sauces", confie Céline. "Du coup, nous, on avait pas mal arrêté de l'utiliser parce qu'en fait, on se rendait compte que derrière, ça ne voulait plus dire grand-chose."


C'est grâce à l'une des administratrices du réseau que l'opportunité de se former s’est présentée. "On s'est dit : tiens, peut-être que là, ça va nous donner des nouvelles clés pour pouvoir aborder d’une façon un peu plus facile à mettre en œuvre les enjeux de développement durable."

 

 

Le déclic : changer de prisme
Ce qui a immédiatement séduit Céline dans le FSSD ? "Ne pas approcher le développement durable par les impacts mais par les mécanismes à la source de l’insoutenabilité de nos sociétés." 


Une révolution de perspective qui peut sembler anodine mais qui change tout.


"Ça semble être un petit changement, mais du coup, on ne porte pas du tout le regard de la même façon sur ce qu'on fait, sur ce qu'on a fait et sur ce qu'on veut faire", explique-t-elle. "C'est très intéressant et peut-être beaucoup plus productif à mettre au travail pour nos collectivités."


Fini le réflexe de "trouver un moyen de faire apparaître tout vert pour rentrer dans les cases".

 

 

L'application : du bois bocager aux nouvelles questions


L'épreuve du feu arrive rapidement : lors d'un projet européen avec des partenaires français, espagnols et portugais, Céline teste l'approche sur des projets pilotes. 


L'exemple du bois bocager est éclairant. Le projet initial : structurer une filière locale pour valoriser le bois coupé lors de l'entretien des bords de route, avec l'ambition de produire du bois plaquette pour les chaufferies.


"En passant le projet au prisme des huit conditions, ça a permis de poser des nouvelles questions qu'on ne s'était pas posées auparavant", raconte Céline. "Par exemple : s'il faut créer des zones de stockage, ça implique d'artificialiser peut-être des sols, donc comment limiter cela."


Une prise de conscience : "On était rentré sous l’angle développement de filière, donc on travaillait beaucoup plus sur qu'est-ce qu'il y a en termes de ressources ? Quels sont les débouchés ? Comment est-ce qu'on arrive à faire connecter les deux et les acteurs ? Et donc, en fait, on n'avait pas creusé finalement plus loin que ce volet-là."


C’est très intéressant car au final nous y avons consacré peu de temps (au cours d'un atelier de 2h30) et déjà on a vu un effet sur la manière de réfléchir et projeter ensemble le projet.

 

 


Un avantage : piloter sans sanctionner


Le retour des territoires dépasse les attentes. "C'était intéressant d'avoir un outil comme ça parce que ça leur permet de mieux piloter", rapporte Céline. "C'est-à-dire de voir là où effectivement ça va plutôt dans le bon sens et là où ça ne va pas dans le bon sens, mais sans être forcément une sanction."


Une nuance fondamentale : "Souvent, on est dans la sanction de 'non, vous ne faites pas bien, si toutes les cases ne sont pas cochées, c'est que ce n'est pas bien, le projet n'est pas bien, il n'est pas financé'."


Avec le FSSD, c'est différent : "Il y a des choses sur lesquelles on n'a pas forcément la main. Mais du coup, le fait de les passer au prisme des huit conditions, ça permet déjà d'en être conscient."


Les agents témoignent : "Si nos élus sont conscients que parfois le choix n'est pas optimal, mais ils décident de le faire quand même, peut-être parce qu'ils n'ont pas les moyens de faire autrement, c'est déjà un sacré pas en avant."

 

 


Le backcasting* pour avancer dans la bonne direction


L'autre révélation pour Céline : « l'approche par le backcasting* qui permet « d’ajuster en avançant », c'est aussi quelque chose qui m'a beaucoup parlé parce qu'en fait, c'est ça que font les acteurs sur les territoires."


"Ils font quelques pas et après, il y a besoin de faire un petit bilan et de regarder les pas qu'on a parcourus pour vérifier qu'on reste dans la bonne trajectoire. Et en fait, on avance toujours par petits pas. Sauf que souvent, on ne prend pas le temps de regarder si la trajectoire est la bonne."

 

 


La suite : agents et élus, un duo gagnant


Fort de ces premiers succès, RURENER expérimente un nouveau format en novembre : former d'abord les agents pour qu'ils puissent ensuite sensibiliser leurs élus. L'objectif : "Jouer sur les forces des deux acteurs du duo élus-agents" pour que le FSSD puisse être "intégré dans le pilotage" des territoires.

 


Le FSSD pour "Mettre au travail le concept de développement durable"


Pour ceux qui se diraient "encore une démarche", Céline a une réponse claire : "Non, c’est plutôt que les autres (démarches) ne sont effectivement pas très faciles à utiliser de façon opérationnelle."


De son expérience : "Le FSSD, permet de mettre au travail le concept de développement durable pour qu'il soit finalement au service du développement durable des territoires, et donc il est intéressant de l'utiliser aussi comme faisant partie du cadre de pilotage."


"Ça devient une façon de voir le développement de son territoire ou de son entreprise, quelle que soit finalement là d'où on part, sans cette impression d’avoir le couteau sous la gorge qui est ultra déprimante. Ça permet de montrer la marge de manœuvre qu'on a dans une optique d'avoir une action plus durable."

 


Rurener : https://rurener.eu/

 

* Le backcasting dans le FSSD : fonctionne comme un GPS - on programme d'abord sa destination (les 8 conditions de durabilité), puis on analyse chaque action présente pour voir si elle nous rapproche ou nous éloigne du but, permettant d'ajuster la trajectoire.

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